23 janvier 2023
Expérimentation d'une navette automatisée à Crest (2021)
Alicia Aliaga - Cerema
Le Cerema était à nouveau partenaire du congrès ATEC-ITS France les 18 et 19 janvier 2023. Cet événement consacré aux innovations en matière de mobilités intelligentes permet aux acteurs publics et privés, aux mondes de la recherche, aux entreprises et aux collectivités d'échanger autour des solutions pour favoriser des mobilités décarbonées et adaptées aux besoins.
Les spécialistes du Cerema ont réalisé plusieurs interventions sur des projets et travaux de recherche en cours sur les normes, les capteurs, l'infrastructure pour les véhicules connectés et autonomes, des outils pour développer le covoiturage ou la logistique urbaine durable, du MaaS...

Le 50 e congrès ATEC-ITS - Rencontres de la mobilité intelligente s'est déroulé les 18 et 19 janvier à Paris. Le Cerema était cette année encore partenaire de l'événement, et ses spécialistes ont assuré plusieurs présentations et animations d'ateliers sur différents sujets liés aux mobilités en général et à la mobilité intelligente: données et standards, covoiturage, décarbonation des mobilités, systèmes de transports coopératifs, modélisation...

Le Cerema est depuis de nombreuses années un partenaire majeur du congrès annuel de l’association ATEC ITS France, lieu de rencontre et de mise en réseau des acteurs de l’écosystème de la mobilité intelligente.
Outre sa présence au travers d’une délégation importante, le Cerema est membre du Comité scientifique du congrès, il assure la présidence et l’animation de plusieurs ateliers au sein des conférences, et présente un nombre important de communications techniques, reflet de son expertise dans le domaine des Mobilités.

 

Logistique: décarboner le transport de marchandises en ville

Favoriser une logistique urbaine décarbonée

livreur à vélo en ville
Daniel Coutelier - TERRA

Deux interventions du Cerema (Cédric Bariou et Mathieu Rajerison) ont été réalisées durant cet atelier. La première concernait deux outils:

  • un outil pour la numérisation des arrêtés de circulation de marchandises en ville. Grâce à un standard de données proposé par le Cerema, il permet de savoir quelles sont les restrictions en cours dans la zone où on se trouve. 
  • l'applicatif en cours de développement Delivery Park qui permet de limiter et suivre le temps d'occupation des places de livraison. 

Marion Cottet, Lucie Carriou et Cédric Bariou du Cerema ont abordé ensuite la gouvernance et la méthodologie pour élaborer en concertation avec l'ensemble des acteurs des chartes locales de logistique urbaine durable. C'est le travail réalisé par le programme CEE InTerLUD, qui accompagne 43 collectivités, se poursuit en tant que LUD+. La méthode consiste à construire une gouvernance interne à la collectivité sur ce sujet qui implique une réflexion et des actions transversales avec un portage politique fort, et du côté des acteurs économiques, à s'assurer de l'exhaustivité des acteurs autour de la table et de la bonne représentativité de l'ensemble des secteurs. L'apport des fédérations nationales et régionales pour cela est crucial. 9 secteurs d'activité sont présents dans les concertations sur les chartes.

En termes de gouvernance public - prive, il est intéressant d'avoir des échanges avec tous les acteurs, de solliciter des acteurs spécifiques pour apporter des éléments à la prise de décision et de mettre en place des cercles plus restreintes de travail avec des représentants en fonction des thématiques abordées pour élaborer plus précisément le contenu des actions.

 


Décarbonation du transport routier et système d’autoroute électrique (ERS)

Lors de cette table ronde organisée le jeudi 19 janvier, Pierre Chaniot, directeur adjoint du département mobilité au Cerema Méditerranée, a présenté l'avancée des connaissances et la perception des acteurs du transport routier en matière de route électrique (ERS). Un an et demi après la remise des trois rapports sur l'ERS au ministre des transports, cet atelier a permis de mettre à jour les conclusions de ces rapports et de montrer la pertinence toujours plus accrue des systèmes de route électrique.

Le Cerema intervenait en tant qu'expert sur le dimensionnement technique et socio-économique des systèmes d'ERS. La présentation du Cerema a mis en lumière la méthodologie appliquée dans les rapports pour définir les sections du réseau routier national qui seraient équipées en ERS. Le Cerema a également donné l'état de l'art en matière d'impacts connus des trois technologies de recharge (rail, induction, caténaire) sur les chaussées.

Le sujet de la route électrique a vivement intéressé l'assemblée, sensiblement plus nombreuse que l'an dernier sur le même sujet. Bien que la solution "tout batteries" ait pour le moment la préférence des constructeurs automobiles, elle génère de nombreux doutes chez les transporteurs (coût économique lié à l'extraction de matières rares, risques d'approvisionnement, investissement nécessaire pour l'infrastructure de recharge rapide, conséquences opérationnelles sur les itinéraires et l'exploitation des poids lourds longue distance). Dans ce contexte, l'ERS fait figure de technologie outsider pour la décarbonation du transport longue distance, et même des véhicules légers. Elle permettrait en effet de réduire des 2/3 la consommation de matériaux rares (nickel, cobalt, lithium) nécessaires à l'électrification du transport.

La question principale soulevée par l'ERS est désormais la comparaison socio-économique fine avec un système "tout batteries". Le Cerema va participer à l'encadrement d'une thèse, lancée par le CEA, sur ce sujet.

 

Mobilités et Transitions : Les résultats des groupes de travail de l’ATEC

Après plusieurs réflexions pour le compte de l'ATEC-ITS autour des données et de la mobilité co-pilotées par Nicolas Nuyttens du Cerema, qui ont conduit à différents livrables (feuille de route stratégique pour les 10 prochaines années, apports concrets des données dans les différents champs de la mobilité, propositions concrètes prioritaires pour des usages plus intensifs de ces données), ce dernier pilote depuis début 2022 un groupe de travail autour des données issues des traces numériques des déplacements (FCD, FMD, applications smartphones,...). L'objectif est de travailler avec les acteurs de la mobilité sur des retours d'expériences alliant le fournisseur de la donnée, le bureau d'étude effectuant les analyses et le client ayant commandé l'étude.

Six réunions en 2022 ont permis d'appréhender en particulier les données FMD et celles issues d'applications smartphones et de capteurs des téléphones. Pour la suite en 2023, les données FCD seront plus particulièrement regardées. Des premières préconisations faites à partir des retours de 2022, on peut retenir que ces données, de plus en plus nombreuses et fréquentes, apportent une véritable complémentarité aux données plus "classiques" (enquêtes de mobilité, comptages,...) avec lesquelles elles sont redressées pour être généralisées à l'ensemble d'une population.

L'identification précise des modes et des motifs, une meilleure transparence de leurs traitements et une stabilité accrue dans leur élaboration pour des comparaisons constituent autant de pistes d'améliorations. Dotées la plupart du temps de peu de caractéristiques socio-demographiques sur les individus concernés, elles ne permettent ainsi pas de comprendre les déterminants des comportements de mobilité. Leur analyse par un expert métier reste un élément indispensable pour des études de qualité tirant partie de leurs avantages tout en prenant en compte leurs limites.

Le covoiturage, quel développement?

panneau indiquant une ligne de covoiturage
Arnaud Bouissou TERRA

Lors du Congrès de l'Atec ITS 2023, Gérôme Charrier du Cerema a présidé un atelier sur le covoiturage, sujet sous le feu de l'actualité depuis la parution du nouveau plan national covoiturage du quotidien. L'objectif cible est de parvenir à 3 millions de trajets quotidiens effectués en 2027 (contre une moyenne de 900 000 trajets par jour en 2022). Cet atelier à permis de donner une vision d'ensemble des enjeux actuels, pour parvenir à massifier la pratique du covoiturage. 

 

Analyse des pratiques de covoiturage dans deux régions

La première présentation du Cerema a été réalisée par Wilfried Raballand, Guillaume Costeseque et Alice Marchal sur des démarches d'analyse des pratiques de covoiturage dans deux régions, Pays de la Loire et Auvergne-Rhône-Alpes. Basées sur le registre des preuves de covoiturage, ces analyses s’intéressent à la répartition spatiale et temporelle des déplacements pour comprendre les mécanismes structurels expliquant le covoiturage organisé (origines, destinations, volumes horaire et journalier…) et visent proposer une modélisation simplifiée du nombre de trajets quotidiens. L'objectif de cette analyse est d'aider la collectivité à évaluer/améliorer les politiques publiques qu'elle mène sur le sujet.

La seconde intervention assurée par Julien Honnart (Klaxit), portait sur la gratuité des déplacements pour les passagers des déplacements covoiturés. Depuis la LOM, les collectivités peuvent en effet subventionner le covoiturage, ce qui permet dans certains cas, de rentre le covoiturage gratuit pour le passagers, tout en défrayant le conducteur. A partir des chiffres de fréquentation de sa plateforme, Klaxit montre l'effet "gratuité du voyage", comme un levier important pour faire basculer les conducteurs de véhicules, vers l'usage du covoiturage, en tant que passager. 

 

Création de voies réservées au covoiturage hors réseau autoroutier

La dernière intervention était assurée par Pascal Glasson et Mathieu Luzerne du Cerema et portait sur la création de voies réservées au covoiturage. La doctrine française existante, développée par le Cerema, concerne en effet essentiellement sur les réseaux autoroutiers. Le Cerema étudie aujourd'hui les retours d'expérience sur des voiries plus urbaines, hors réseau autoroutier, en France et à l'étranger (Angleterre, Autriche, Canada, Norvège). L'objectif est de proposer de nouvelles recommandations pour aménager et dimensionner ce type de voies, apprécier l’opportunité/pertinence, positionner les aménagements connexes tels que les arrêts de transports collectifs et les arrêts de covoiturage.

 

Un guide pour développer les lignes de covoiturage publié par Ecov, présenté avec le Cerema

présentation du guideAfin de présenter aux collectivités les leviers d'action pour développer des lignes de covoiturage au niveau régional, la start-up Ecov a publié le guide "Agir à l'échelle régionale pour le développement du covoiturage" auquel le Cerema a apporté une contribution.

Ce document présente les enjeux une quinzaine d'actions à mener en matière de planification, de financement, d'aménagements et d'information du public ainsi que des acteurs concernés.

Il sera présenté le 31 janvier 2023 lors d'un webinaire de 13 à 14 h (inscription gratuite par ce formulaire).

Atelier décarbonation des mobilités

Entrée de zone à faibles émissions - panneaux
Arnaud Bouissou TERRA - Entrée de Zone à Faibles Emisssions

Cet atelier a été présidé par Stéphane Chanut, responsable du domaine Mobilités au Cerema, qui a présenté différentes solutions sur lesquelles travaillent les équipes du Cerema.

La décarbonation des mobilités est en enjeu essentiel pour l'atteinte de la neutralité carbone en 2050. Les émissions du secteur des transports représentent en effet 30% des émissions françaises, et amorcent à peine une diminution. Pour relever le défi, tous les leviers d'action doivent être mobilisés : report modal vers des modes moins émissifs que la voiture, augmentation des taux d'occupation (covoiturage), développement des mobilités actives marche et vélo, transition énergétique des motorisations vers l'électrique, sobriété dans le nombre et la portée des déplacements...

Stéphane Chanut a rappelé en ouverture l'ensemble des enjeux et leviers d'action, en soulignant leur complémentarité, ainsi que la nécessité d'agir sur la mobilité des voyageurs mais aussi des marchandises (logistique urbaine et longue distance).  

Un outil d'analyse des émissions des trajets de domicile-travail, appliqué à l'Ile-de-France, a d'abord été présenté par Daniel Marin, directeur de la start-up OpenDC. Il est en effet essentiel de mieux comprendre la structure et l'émissivité des déplacements avant d'agir.

La décarbonation des mobilités passera aussi par la régulation des déplacements. L'instauration de zones à faibles émissions, dans l'objectif de limiter les émissions polluantes en ville dense, participe à cet effort. Le dispositif reste cependant encore mal compris et peu connu, et c'est dans ce sens que les sociétés Ingérop et Survision ont mis en place le dispositif d'information ING-ZFE, visant à informer les conducteurs de leur entrée dans une ZFE et de leur autorisation ou non à y pénétrer : Frédéric Gavel (Ingérop) et Alexandre Chapron (Survision) ont présenté le prototype.

Les contraintes sur l'usage de la voiture seront dans tous les cas nécessaires pour faire évoluer les comportements. La limitation de leur circulation génère en fait un phénomène d' "évaporation du trafic" : les usagers précédents peuvent changer complètement de modes de transport pour s'adapter. Pauline Hosotte est venue ainsi exposer ses analyses de ce phénomène, réalisées dans une thèse de doctorat entre l'EPFL et le bureau d'études Transitec, en compagnie du directeur des opérations France de Transitec, Renaud Perrin ; cela démontrer l'intérêt de ces mesures pour provoquer des changements de comportements.

Enfin, la mobilité des marchandises présente des enjeux tout aussi conséquents pour la décarbonation des transports. C'est ainsi que Guillaume Desveaux, fondateur de l'association AI Cargo spécialisée sur le numérique et l'intelligence participative, a présenté les objectifs du programme Appel d'Air, visant à faciliter par des outils numériques le passage de transport par route vers le rail ou le fluvial. 

Nous ne sommes qu'au début du chemin de la décarbonation des mobilités, les efforts collectifs d'évolution des comportements de mobilité et de transformation de notre système technique de transports ne font que débuter : mais les solutions ne cessent de se développer et contribuent au changement complet et nécessaire de paradigme sur nos mobilités quotidiennes.

Atelier sur les véhicules automatisés

Cet atelier organisé le mercredi 18 janvier était présidé par Frédéric Fabre, directeur du département Mobilités au Cerema Île-de-France, et a entraîné des échanges riches avec le public. Le Cerema y a notamment présenté ses travaux sur les capteurs pour les véhicules autonomes, et sur les normes ITS.

 

Présentation "Simulation numérique de capteurs perceptifs du véhicule autonome sous conditions météorologiques dégradées"

(Amine Ben Daoued, Frédéric Bernardin, Pierre Duthon)

essais de capteurs sur la plateforme PAVIn du cerema
Essais de capteurs sur la plateforme PAVIN du Cerema

L’équipe de recherche Systèmes de Transports intelligents (STI) du Cerema a présenté ses travaux sur la simulation numérique de capteurs perceptifs du véhicule autonome sous conditions météorologiques dégradées. De nombreuses feuilles de route d’institutions ou d’associations professionnelles du secteur de la mobilité soulignent l’approche par scénarios de conduite dans la démonstration de sécurité des systèmes de transport routier automatisés, incluant à terme des scénarios par simulation numérique, avec la prise en compte des conditions météorologiques dégradées.

Dans le cadre du projet européen ROADVIEW (Robust Automated Driving in Extreme Weather ), l’équipe de recherche STI du Cerema, en s’appuyant sur sa plateforme PAVIN Brouillard Pluie, développe le simulateur SWEET (Simulating WEather for intElligent Transportation systems) de capteurs perceptifs (caméra, lidar) pour évaluer les simulateurs actuels notamment sur leur réalisme qui un enjeu majeur lorsque la simulation devient un outil d’évaluation de la sécurité du véhicule automatisé. 

 

Présentation "Les projets de normes ITS pour les véhicules automatisés"

(Ludovic Simon)

Après avoir décrit l’organisation des groupes de travail au niveau international, européen et français, Ludovic Simon, président de la commission nationale de normalisation sur l’Interaction des Infrastructures Routières et des Mobilités Automatisées (CN IRMA), a présenté les travaux en cours et à venir sur les normes ITS pour le véhicule automatisé. Avec l'apparition des Mobilités Automatisés, il n'y a pas que l'écosystème du véhicule routier et ses normes associées qui se sont vu évoluer.

Ces mobilités émergentes nécessitent un emploi accru de technologies du monde des ITS, mais aussi elle requièrent une interaction pleine avec les infrastructures routières et leurs équipements. Au niveau international, de nouveaux projets de normes spécifiques aux véhicules automatisés (Truck Platooning Systems, Automated Valet Parking, ...) ont émergé et un nouveau groupe de travail a été créé en charge d'intégrer les mobilités dans l'ère numérique et de définir les process de dialogues entre les mobilités automatisées, les équipements et les gestionnaires d'infrastructures. D'autre part, le Comité Européen de Normalisation s'est également structuré pour permettre des passerelles entre les silos normatifs des mondes de l'automobile et des équipements de la route dans le but de rédiger des rapports techniques dédiés aux problématiques nécessitant une coopération des différents acteurs.

Actes sur les capteurs en conditions météo dégradées:


Atelier ITS Coopératifs | Datex II, un vecteur de l’information I2V : Focus sur le projet InDiD

Vincent Robin, responsable d'études trafic et ITS au Cerema Méditerranée, est intervenu au sujet du langage Datex II dans un atelier sur les systèmes de transports intelligents coopératifs. Un premier intervenant de HITEC Luxembourg SA a présenté le site pilote luxembourgeois du projet 5G-Safe-Plus visant à comparer les connexions ITS-G5 et 5G, puis une présentation didactique par APRR et Valeo du cas d'usage du franchissement d'une barrière de péage par un véhicule automatisé a suivi. Vincent Robin a ensuite proposé un focus sur l'utilisation du langage Datex II pour les échanges de données routières, en montrant l'articulation entre le Datex II, langage normalisé envoyé par un gestionnaire pour informer de la présence d'un chantier ou d'un accident, et le langage DENM (Decentralized Environmental Notification Message) lu dans des unités embarquées dans les véhicules (UEV).

La session s'est terminée par une illustration des réponses apportées par les C-ITS en milieu urbain, sur Bordeaux Métropole d'une part, et sur Toulouse Métropole par Tisséo Collectivités, Fareco et Lacroix City.

 

AVATAR : Analyse et Visualisation Automatique de données de TrAfic Routier 

Atelier AVATARPascal Glasson et Christophe Damas du Cerema et Cyril Veve (NEOVYA Mobility by Technology) ont présenté le projet AVATAR (Analyse & Visualisation Automatique de données de TrAfic Routier), lancé fin 2022. La gestion de la crise sanitaire liée au COVID a mis en évidence le besoin très fort des autorités et de la société civile de connaître précisément l’évolution de la circulation en France. Cela suppose de disposer, sous une forme facilement accessible, des données de trafic fiables sur l’ensemble du territoire.

Le projet AVATAR vise à collecter les données de trafic des gestionnaires routiers (État, départements, métropoles, communes…), à détecter et compléter les valeurs aberrantes ou absentes via un module d’intelligence artificielle et à fournir des données ouvertes et qualifiées aux décideurs, aux entreprises, aux gestionnaires routiers et plus largement au grand public. Pour concevoir et développer la plateforme AVATAR, le Cerema a fait appel à la start-up Neovya qui combine une expertise métier de la donnée de trafic routier et une maîtrise des technologies d’intelligence artificielle et de science de la donnée.

La plateforme est aujourd’hui alimentée par des données provenant de stations de comptage de 3 gestionnaires routiers qui se sont impliqués dès le début du projet : Nantes Métropole, le Conseil départemental de Loire Atlantique (CD44) et la Direction Interdépartementale des Routes Ouest (DIRO). Les données couvrent les variables de "débit" (nombre de véhicules par unité de temps), de "taux d’occupation" (pourcentage de temps pour lequel un véhicule est détecté par la station de comptage) et "de vitesse" lorsque celle-ci est disponible.

Les objectifs pour 2023 sont d’intégrer dans AVATAR l’ensemble du réseau routier national non concédé, afin de disposer d’indicateurs de trafic nationaux représentatifs, et de se tourner vers les collectivités qui souhaiteront se lancer dans l’aventure.

Atelier MaaS, vers une standardisation des interfaces ?

mobility as a serviceCet atelier consacré à la standardisation des données pour le MaaS, la mobilité servicielle, était présidé par Laurent Chevereau, directeur d’études "Mobilité servicielle – MaaS" au Cerema et avait pour rapporteur Jean Seng (DGITM - AIT). Le MaaS se développe aujourd'hui en France, mais avec des coûts et des délais de mise en oeuvre qui restent importants, d'où une attente forte de standardisation des échanges de données entre les acteurs.

Aurélien Belhocine a présenté la vision d'Ile-de-France Mobilités, qui se positionne en plate-forme destinée à agréger les solutions de mobilité, labellisant certaines solutions, et ouvrant ses données et interfaces de vente à des acteurs extérieurs.

Sylvain Rizzon (Cityway) a présenté de son côté la vision d'un fournisseur de solutions. Il a indiqué que les projets MaaS déjà en service ont parfois couté cher, et que les collectivités peuvent maintenant bénéficier de ces innovations pour des prix bien plus raisonnables. Néanmoins, les projets en cours de développement (comme à Rouen) ont tous prévu de nouvelles innovations

A Grenoble, en parallèle du développement du MaaS, la collectivité a travaillé avec Citio pour fiabiliser la donnée d'affluence dans les transports. Frédérick Petit a ainsi montré l'intérêt pour l'exploitation, pour les statistiques, et surtout pour informer les voyageurs qui peuvent adapter leur trajet en conséquence.

Pour finir, Mélanie Veissier (DGITM - AIT) et Jean-Baptiste Receveur (Setec ITS) ont présenté les démarches nationales en cours pour définir de nouveaux standards pour l'échange de données liées aux plateformes MaaS. Des arrêtés sont prévus en 2023 pour préciser les formats retenus, qui sont parfois développés dans le cadre de groupes de travail français, ou parfois issus de formats développés par des instances internationales (comme le format TOMP-API pour les services de micro-mobilité).

On peut penser que d'ici quelques années, ces formats seront stabilisés, demandés dans les cahiers des charges, et utilisés par le plus grand nombre, facilitant ainsi l'intégration de nouveaux services sur des outils multimodaux. Et c'est probablement après ce foisonnement de MaaS que le temps permettra aux plus performants et vertueux de sortir du lot pour arriver à une maturité du secteur. L'avenir nous le dira...