28 octobre 2019
LES MODES ALTERNATIFS DANS LES TERRITOIRES PEU DENSES
Le 15 octobre 2019, le Cerema, en partenariat avec la Direction Départementale des Territoires et de la Mer de Seine-Maritime (DDTM76), a organisé une 1/2 journée technique consacrée au développement de l'écomobilité dans les territoires peu denses.

Cet événement a rassemblé près d'une cinquantaine de personnes dont la moitié représentait des collectivités. Au programme : point d'actualité, ateliers et témoignages au cours desquels l'ensemble des participants a pu échanger et partager leurs expériences pour proposer une offre alternative à l'automobile viable aux résidents de ces territoires. Cette journée s'est déroulée dans le cadre du Programme national Une voirie pour tous et labellisée France-Mobilité.

LA MOBILITÉ EN TERRITOIRES PEU DENSES

Les territoires peu denses se caractérisent par un habitat peu dense, des bassins d’emplois vastes, un taux d’équipement, de services et de commerces plus faible, ces spécificités placent la question de la mobilité au centre des préoccupations. Si l’automobile a permis de rapprocher artificiellement leurs habitants des aménités quotidiennes, les coûts, l’impact environnemental et la sécurité routière incitent les acteurs de l’aménagement du territoire à proposer une offre alternative et à accompagner l’évolution qui s’opère en matière de mobilité.

C'est dans ce cadre, que le Cerema Normandie-Centre et la DDTM76, ont souhaité initier en 2017 une démarche pour permettre aux différents acteurs concernés de réfléchir collégialement afin de proposer aux habitants des territoires peu denses des solutions concrètes pour se déplacer autrement qu'en automobile. Ainsi, le 30 novembre 2018, une première 1/2 journée avait eu lieu avec pour objectif d'identifier les problématiques et les enjeux liés à ces déplacements. Cette seconde 1/2 journée, devait compléter ces réflexions en proposant des solutions.

Des questions d'actualité au service de la mobilité 

  • Patrick Aube (DDTM76) a présenté un point d'étape des principaux éléments issus de la Loi d'Orientation sur les Mobilités (LOM) qui ambitionne d'améliorer les conditions de déplacements au quotidien pour tous les citoyens et tous les territoires. Ces orientations doivent apporter des solutions concrètes aux territoires peu denses afin que leurs habitants puissent accéder plus aisément aux différentes aménités et services.
  • Alexandre Foubert (Cerema), correspondant vélo, a présenté une synthèse des deux premiers appel à projet du Plan vélo et mobilité active lancé en 2018 par le Gouvernement. Outre le bilan quantitatif et qualitatif des projets proposés et de la présentation d'un exemple, lesAudience éléments diffusés avaient pour objectif de donner des références et conseils afin que les porteurs de projet à venir, puissent être aidés dans la concrétisation de leurs ambitions.
  • Enfin, Pierre Bernat-Y-Vicens (Cerema) , a présenté la démarche France Mobilité dont la vocation est, notamment, d'accompagner les territoires peu denses à décliner des solutions innovantes afin que leurs habitants puissent bénéficier d'une offre alternative viable à l'automobile. Dans cette intervention, le rôle et mission des cellules régionales ont largement été abordés afin que les collectivités puissent avoir une meilleure lisibilité sur les moyens d'accompagnement mis à leur disposition.

Des échanges fructueux en ateliers 

Action pivot de cette 1/2 journée, deux ateliers ont été proposés pour permettre à l’ensemble des participants de débattre autour des conditions de développement des offre "nouvelles" et de faire des propositions d’actions au regard de leurs connaissances, leurs expériences et pratiques. Le premier sur le thème "Améliorons la qualité d'usage de l'aménagement", a mis en exergue trois grandes idées :

  • la première sur le rôle nécessaire d'identification des bénéficiaires et des utilisateurs afin de répondre au mieux à leurs besoins,
  • la seconde, sur le confort attendu par les usagers tout en garantissant la mutli-fonctionnalité des aménagements,
  • enfin, la question d'accroître le périmètre d'influence de l'aménagement par une plus grande intégration et connectivité avec son environnement.

Le second atelier sur le thème "Insufflons un autre mode de déplacement", a proposé deux grandes orientations :Ateliers

  • D'une part, le rôle majeur de l'aménagement pour inciter à utiliser un autre mode que la voiture. Dans ce cadre, plusieurs leviers ont été identifiés dans un cadre transversal : l'accroissement des moyens alloués au développement des infrastructures alternatives que ce soit pour les vélos ou les transports collectifs, l'intervention sur le diminution de la culture "voiture" pour renforcer un réflexe alternatif et la valorisation des offres existantes qui peuvent répondre partiellement aux premières attentes.
  • D'autre part, la nécessité d'agir sur l'usager, notamment à travers les moyens de communication (faire connaitre l'offre) pour l'ensemble des habitants, rendre plus attractifs les offres alternatives via des incitations financières et accompagner les usagers dans cette mutation de leurs déplacements via la formation. Enfin, deux autres points ont été cités, la place des deux roues motorisés et la définition du périmètre d'action.

Un témoignage relatif à un plan vélo

La Communauté d'agglomération Seine-Eure (CASE) a présenté son schéma directeur vélo (SDC). Après une déclinaison des caractéristiques du territoire et des grandes orientations du SDC, la collectivité s'est attachée à présenter quelques actions phares dont certaines sont d'ores et déjà en œuvre. L'objectif de cette démarche est de proposer aux habitants, visiteurs et touristes un écosystème favorable à la pratique du vélo pour accroître sa part modale actuelle. Les actions interviendront simultanément sur les aménagements, les services et l'éducation au vélo. L'ensemble des publics (enfants, salariés...) seront concernés et la collectivité s'appuiera sur différents partenaires pour mettre en place son ambitieux projet. 

un Bilan positif qui appel à la poursuite de la réflexion

Les attendus vis-à-vis de cette journée ont été satisfaisants ainsi que les apports issus des différentes interventions. L'intérêt des ateliers a été notamment souligné car il a permis aux participants de s'exprimer pleinement pour aboutir à des solutions concrètes. Près de neuf participants sur dix, ont exprimé la nécessité de réitérer cette démarche, y compris sur d'autres sujets. 

 

Synthèse de la journée technique "Quels leviers pour dynamiser l’écomobilité ?"