20 juillet 2012
Voie rapide urbaine
© Laurent Mignaux - Terra
Le Cerema Territoires et ville a engagé il y a quelques années une démarche pour la refonte de l’Instruction sur les Conditions Techniques d’Aménagement des Voies Rapides Urbaines.

Cette Instruction constitue le fondement technique de l’élaboration des projets d’investissements routiers pour les voies rapides (VRU) à fort trafic en milieux urbain et péri-urbain.

Il a été décidé en 2010 de faire un état des lieux global de l’accidentalité sur les VRU de type autoroutier (VRU A) afin de :

  • connaître le nombre d’accidents qui se sont produits sur VRU et leurs caractéristiques
  • identifier, dans la mesure du possible, les liens entre caractéristiques de l’infrastructure et accidents (influence du profil en travers, de la proximité à un échangeur…)
  • connaître les enjeux de sécurité liés aux VRU

Pour ce faire, deux travaux distincts ont été nécessaires :

  • le recensement des VRU A du réseau routier national et de leurs caractéristiques, réalisé par le Cerema Territoires et ville avec la participation des direction territoriales chacun sur leur territoire (près de 2400kms de voies ont été recensées)
  • une étude accidentologique sur le réseau des VRU A ainsi identifié, à l’aide du Bulletin des Analyses d’Accidents Corporels : étude pilotée par le Cerema Territoires et ville et réalisée par le Cerema Centre-Est avec la participation du Cerema IDF (12136 accidents sur la période 2006-2008 ont été analysés)

Le rapport d’étude, finalisé à la mi-2011, a permis de mettre en avant plusieurs points, notamment :

  • Avec 12136 accidents sur 3 ans, le taux d’accident sur VRU est de 7,4 accidents pour 10^8 kilomètres parcourus, soit 2,6 fois plus que sur Autoroutes hors VRU, le réseau le plus sûr de France. Par contre, la gravité y est 2 fois moindre. La gravité (nombre d’accidents mortel/nombre d’accidents) sur VRU est également 5 fois moins élevée sur VRU que sur l’ensemble des voies hors agglomération.
  • Des données trafic de l’agglomération lyonnaise ont été exploitées afin de permettre l’utilisation d’un indicateur horaire et journalier, proche du taux d’accidents. Cet indicateur présente des valeurs : les plus fortes la nuit du samedi au dimanche de 4h00 à 8h00 ; élevées les nuits entre minuit et 6h00 ; moyennes aux heures de pointes et la nuit hors minuit-4h00 ; les plus faibles en journée (10h00 à 16h00). La part d’accidents graves la plus faible est le jour, particulièrement aux heures de pointe.
  • Les véhicules impliqués sont surtout des VL/VU (présents dans 9 accidents sur 10). En Ile de France, un accident sur trois implique un deux roues motorisé (un sur 6 en Province), à relier avec l’importance du trafic des deux roues motorisés en Ile de France.
  • D’un point de vue géométrique, les courbes présentent un enjeu particulier de sécurité sur chaussée mouillée : parmi les accidents en courbe, la moitié a lieu sur chaussée non sèche alors que cette situation ne se présente que 1/3 du temps. Par ailleurs, il a été vu qu’il n’y avait pas d’accumulation d’accidents à proximité des échangeurs.
  • Le taux d’accidents augmente avec le trafic, quelque soit le nombre de voies. Les 4% du linéaire des VRU les plus circulées (100 km) concentrent 21% des accidents tous modes et 33% des accidents de 2 roues motorisés.

L’ensemble des analyses et des résultats sont disponibles dans le rapport d’étude, téléchargeable ci-contre.